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I/ Les prothèses mammaires

  1) Présentation des prothèses mammaires:

 

    Il existe plusieurs types de prothèses mammaires qui sont implantées dans le cadre de la chirurgie reconstructrice. L'implant mammaire est une prothèse permettant seulement la reconstruction au niveau du volume du sein à la suite d'une mastectomie (ablation chirurgical du sein souvent réalisée après un cancer du sein). Il existe deux grands types de prothèse mammaire :

-les prothèses mammaires salines : qui sont remplies d'une solution d'eau salée.

-les prothèses mammaires en silicone : remplies de silicone en gel et en liquide.

 

Les silicones ou polysiloxanes, sont des polymères* (définition dans le lexique ou dans la partie sur la prothèse de la hanche) inorganiques formés d'une chaîne silicium-oxygène portant des groupes latéraux bas-organiques sur les atomes de silicium. Leur structure est linéaire, branchée et réticulée. Ils appartiennent à une famille de polymères qui présentent une grande stabilité physique et chimique.

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                       Structure chimique du polysiloxane

 

Leurs qualités d’inertie, de résistance à la chaleur, à l’oxydation, à l’humidité et à la lumière ont entraîné depuis longtemps leur utilisation dans le domaine biomédical. Mais elles ne sont pas biodégradables et sont définitivement stockées dans l’organisme.

 

  2) Le rendu visuel des prothèses :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                 Les différentes formes de prothèse

 

Il existe deux types de formes de prothèses pour les prothèses mammaires en silicone et une seule pour les prothèses mammaires salines. D’une part, il existe la prothèse mammaire « anatomique » dite en forme de goutte d'eau. Ces prothèses ont un rendu très naturel mais ne remplissent pas le décolleté. C'est à dire qu’il n'y aura pas l'effet arrondi au niveau du décolleté. Pour ces prothèses, il y a un risque de rotation qui entraînera une ré-intervention chirurgicale. D'autre part, il existe les prothèses mammaires de formes rondes. Contrairement aux prothèses en forme de goutte d'eau, elles ne tournent pas et donnent du volume à la poitrine de la patiente, en accentuent l'effet pigeonnant du décolleté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                  Reconstruction mammaire après une mastectomie

 

 

3)  Système immunitaire :

 

Toutes prothèses existantes sont composées d’une paroi en silicone soit lisse soit texturée. Elles contiennent  au moins 3 couches fines de silicone solide, appelées couches de sécurité, pour pouvoir être vendues sur le marché. Chacune des prothèses existantes, salines ou en silicone, entraînent une réaction du corps humain. Il s’agit de l’introduction d’un corps étranger.

 

  a) Le système immunitaire est notre meilleur système de défense  contre la maladie. Il contrôle en permanence l’infiltration de corps étranger et de micro-organismes (virus, bactéries, levures, protozoaires et parasites multicellulaires) à l’intérieur du corps humain. Le système immunitaire s’est développé pour nous protéger des pathogènes*.  Il est même un élément essentiel à notre survie. Celui-ci est invisible à l’œil nu et doit assurer sa présence partout dans le corps. Le système immunitaire est fait d’un système d’interactions complexes mettant en œuvre de nombreux organes, cellules et substances différentes. La majorité des cellules ne se trouvent pas dans le sang, mais plutôt dans un ensemble d’organes appelés organes lymphoïdes (moelle osseuse, thymus, rate, ganglions lymphatiques…) 

 

 

 

 

                            1: ganglions lymphatiques

                            2:thymus

                            3:moelle osseuse

                            4: ganglions lymphatiques

                            5:rate

                                   6: ganglions lymphatiques

 

 

 

 

 

 

                                                                              Schéma des organes lymphoïdes

 

 

 

    Le système immunitaire est capable de détecter rapidement la présence d’éléments étrangers dans notre organisme et d'y répondre. Toutes les réponses immunitaires passent d'abord par la reconnaissance du pathogène ou d'une substance étrangère, puis ensuite par le développement d'une réaction destinée à les éliminer. Si cela suffit ; les macrophages aussi appelés globules blancs parviennent à neutraliser les micro-organismes. En effet, les globules blancs vont s'attacher à l'agent pathogène et les  phagocytes* absorberont le microbe et les globules blancs : c'est la phagocytose*. Cette réaction du système immunitaire est appelée réaction innée, elle est la première ligne de défense face à un agent pathogène. Cette réaction est fonctionnelle dès la naissance et ne s'apprend pas. Si la réaction innée ne parvient à faire disparaître les virus et bactéries, alors la réaction adaptative se met en place. Durant la réaction adaptative les globules blancs vont transmettre toutes les informations aux lymphocytes T (les cellules les plus puissantes). Les lymphocytes T vont vérifier l'identité des « intrus » et ils vont à leur tour prévenir d'autres cellules appelés lymphocytes B. Les lymphocytes vont se mettre  à proliférer et les lymphocytes B à produire des anticorps pour pouvoir  bombarder les microbes et les tuer. Parfois les anticorps ne suffisent pas. Dans ce cas, les lymphocytes T possèdent une « arme » : les cellules tueuses (en forme d’araignées) appelés lymphocytes cytotoxiques qui permettent la plupart du temps l'élimination complète des microbes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                   *

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                    Le système immunitaire innée

 

 

 

La grande force du système immunitaire est qu'il dispose d'une incroyable mémoire qui va lui permettre de conserver le souvenir des microbes qu’il a combattu grâce aux « lymphocytes mémoires ». Ces lymphocytes apparaissent lors de la multiplication des lymphocytes pendant la réaction adaptative. Ceux-ci vont permettre au système immunitaire de se souvenir de l'agent pathogène et ils pourront donc le neutraliser plus rapidement et efficacement dans le cas où les microbes reviendraient. En effet la réponse immunitaire adaptative est plus rapide et plus efficace pour des antigènes connus grâce à la mémoire immunitaire.

 

  b) Pour les prothèses mammaires on observe parfois (dans 3 à 5%) une réaction inflammatoire due au corps étranger (appelée réaction à corps étranger) : la prothèse mammaire. Elle se traduit par l’apparition d’une enveloppe autour de la prothèse, qui est une membrane fine transparente et souple. Cette enveloppe peut se transformer en coque péri prothétique ou en contracture capsulaire majoritairement composée des fibroblastes qui fabriquent du collagène et qui forment donc la partie solide de la coque. Cette coque contient également des vaisseaux sanguins. Par ailleurs on y trouve aussi des cellules de l'immunité (macrophages et lymphocytes). Il s’agit donc d’une réaction inflammatoire physiologique de l’organisme en la présence de l’implant mammaire. Ce phénomène de coque est observé surtout en présence des prothèses aux parois lisses. Afin de pouvoir réduire l’apparition de cette coque, les prothèses à paroi lisses ont laissé place aux prothèses à paroi texturée. Malgré l’apparition des prothèses aux parois texturées, le phénomène de coque est encore présent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                          Coque et prothèse mammaire                                                           Prothèses mammaire et coque

 

 

 

c) Les prothèses mammaires ne sont pas incassables. En effet les prothèses mammaires peuvent se rompre et entrainer de nombreuses maladies auto-immunes. Pour les prothèses mammaires en silicone, dans le cas d'une rupture, il y aura une fuite de la silicone dans l'organisme. C'est pour cela que la silicone liquide a été remplacée par une silicone en gel. En effet, si une prothèse remplie d'une silicone en gel vient à se rompre, le gel de silicone restera dans la prothèse, à condition que la patiente n'exerce pas de pression sur sa prothèse. Cependant, la fuite peut passer inaperçue. Ainsi, il faudra retirer cette prothèse mammaire et la remplacer par une nouvelle. (cf expérience à la fin)

 

Néanmoins si la silicone parvient à se propager, on observe une activation excessive du système immunitaire (comme dans les mécanismes d’allergies). La silicone favorise l’action d’autres substances corporelles. En effet chez un certain nombre de patientes porteuses d’implants mammaires, la silicone peut être un fort déclencheur de maladies immunitaires. On constate chez ces patientes des symptômes d'affections* allergiques ou immunitaires, comme la polyarthrite rhumatoïde aussi appelée « affections du tissu conjonctif. » Elle se traduit par une inflammation de plusieurs articulions, qui gonflent et deviennent douloureuses, limitant ainsi leur amplitude de mouvement. On observe aussi les symptômes de la sclérodermie (épaississement et durcissement de la peau); de lupus (lésions au niveau de la peau et douleurs articulaires), et du dermato myosite (éruption des rougeurs : souvent au niveau du visage et des douleurs et des faiblesses musculaires). Ces affections sont appelées maladies auto-immunes. Durant celles-ci, le système immunitaire du corps est défectueux et réagit « par erreur » à certaines parties normales du corps. Elles entrainent des dommages aux tissus et provoquent des symptômes comme la fièvre, la fatigue, des douleurs articulaires, des éruptions cutanées, de l’adénopathie (des ganglions) et des atteintes viscérales. Si la fuite d'une prothèse mammaire a lieu, alors on observe l'apparition de ganglions (petits organes arrondis) au niveau axillaire. Avec cette rupture de la prothèse, on peut observer d'autres problèmes immunitaires comme une augmentation du nombre de lymphomes*, et des leucémies*.

 

Pour les prothèses mammaires salines remplies d'un sérum physiologique, si une rupture de la prothèse à lieu, le sérum va se propager dans le corps sans avoir aucune incidence sur celui-ci, étant il est composé à 65% d'eau. Néanmoins le seul « problème » reste celui de la paroi, faite en silicone. Il faudra donc opérer la patiente et la paroi de la prothèse mammaire pour éviter toutes sortes de complications.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors de cette expérience, nous avons pu constater que lorsqu'une prothèse mammaire se perce, la silicone reste à l'intèrieur, à moins que la patiente n'exerce de pressions dessus. Ainsi, cela permet d'éviter que la silicone ne se difuse dans l'organisme 

 

 

 

 

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